Le problème du montant de la dette publique est un classique des discours politiques depuis une trentaine d’années. Il devient d’ailleurs de plus en plus prégnant. Cependant, un des principaux problèmes des dettes publiques n’est pas tant leur montant absolu que le montant des intérêts que l’État doit verser chaque année, et qui peuvent finir par déstabiliser les budgets publics. Ce problème est passé au second plan depuis deux décennies, car les taux d’intérêt n’ont cessé de diminuer jusqu’en 2022, ce qui compensait la hausse de la dette. Ce mouvement étant désormais terminé, les finances de l’État sont désormais suspendues à l’évolution des taux d’intérêt et de l’inflation. On vous explique tout.
1- Le cumul des intérêts payés = le montant de la dette
2- L'OAT 2055 : un exemple de l'État au service des marchés
3- Prendre aux pauvres pour donner aux riches
4- Charge d'intérêts : 50 % de baisse entre 2013 et 2021
5- Le scandale des obligations indexées sur l'inflation
6- Cinq fois l'ISF pour compenser la hausse des intérêts
Ce qu'il faut retenir
Nous avons vu dans notre article sur la dette publique de la France que celle-ci avait connu une dégradation continue depuis la fin des années 1970. Une dette élevée a deux grandes conséquences négatives. La première est, en général, le coût croissant des intérêts, que nous allons analyser dans cet article. La deuxième est la difficulté à la financer, que nous étudierons dans un prochain article.
Les intérêts de la dette, premier poste de dépense de l’État
Comme la dette publique ne cesse d’augmenter, la charge d’intérêts payés tous les ans aux prêteurs a énormément augmenté depuis les années 1970. C’est aujourd’hui le deuxième poste de dépenses de l’État, qui absorbe 52 milliards d’euros par an. C’est désormais presque autant que le budget total de l’enseignement en France.
À titre de comparaison, cette charge d’intérêts de 1,7 % du PIB place la France à la 9e place dans le classement européen des plus grosses charges d’intérêts ; c’est pratiquement le double de l’Allemagne.
Le cumul des intérêts payés atteint presque le montant de la dette
Ce paiement d’énormes quantités d’intérêts par l’État est particulièrement révoltant. Le mécanisme pervers de la dette publique consiste en effet, plutôt que de lever une somme d’impôts (payée généralement par les plus riches), à se contenter d’emprunter ladite somme (aux même plus riches), moyennant la promesse d’un remboursement dans le futur et le versement d’intérêts tous les ans. L’arnaque saute aux yeux : au lieu de lever des impôts, l’État les emprunte contre paiement d’intérêts, ce qui coute énormément d’argent au contribuable.
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