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Guerre en Ukraine, pandémie, pénuries, inflation, élections : 2022 a été riche en évènements, avec un impact extrêmement fort sur notre économie. Tout au long de l’année, nous avons suivi l’évolution des différents indicateurs économiques pour vous informer en temps réel sur le PIB, le chômage, l’immobilier, l’inflation, les taux directeurs, la balance commerciale, etc. Il est temps de dresser le bilan : voici la synthèse de tout ce qu’il faut retenir de cette année.
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Après un début d’année difficile, la croissance française s’est redressée aux 2e et 3e trimestres. L’économie française résiste mieux que ses voisines, mais ceci est dû, en grande partie, aux très fortes dépenses engagées par le gouvernement pour soutenir l’économie. D’un côté, c’est évidemment positif à court terme, mais de l'autre, cela a créé un très fort déficit public (plus de 150 milliards d’euros), qui augmente fortement la dette publique, et sera un prétexte à plus d’austérité à l’avenir.
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Une inflation toujours en augmentation
L’inflation en France a dépassé les 7 % selon l’institut européen Eurostat (qui utilise des méthodes harmonisées pour tout le contient), l’Insee la sous-estimant de plus de 1 %. Cette seule différence entre les deux instituts divise par deux la croissance totale depuis 2015 calculée par l’Insee, ce qui montre son caractère fictif partiel, et explique beaucoup des difficultés que nous rencontrons. Le recul du pouvoir d’achat en France est de plus de 2 %, toujours calculé avec l’inflation sous-estimée de l’Insee. Rappelons aussi que les classes populaires et moyennes subissent une inflation généralement plus élevée que les plus riches.
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Ayant d’abord principalement frappé l’énergie, l’inflation s’est répandue sur l’alimentaire, et frappe désormais durement ce secteur.
On constate déjà des hausses de panier de plus de 12 %, et l’inflation de l’alimentaire devrait rebondir au début de 2023 en raison des renégociations tarifaires légales en cours dans la grande distribution.
Nous avons expliqué tout ceci en détail dans notre chronique économique, avec des conseils pour augmenter facilement votre pouvoir d’achat alimentaire :
Chômage : une baisse bien plus limitée que ce que la propagande gouvernementale laisse croire
La baisse du chômage dont le gouvernement se vante tant est largement en trompe-l’œil : pour les chômeurs ne travaillant pas, elle résulte en bonne partie de reclassements entre différentes catégories. Plus largement, si le total des chômeurs inscrits à Pôle emploi a baissé de quelques centaines de milliers en 2021, il reste encore supérieur au chiffre de 6 millions de personnes. Cela représente plus de 20 % de la population active, ce qui est un niveau historiquement haut.
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De plus cette baisse n’est probablement pas liée pour l'essentiel à une amélioration du marché de l’emploi. Elle est davantage due aux réformes gouvernementales qui ont diminué les indemnisations du chômage, obligeant des personnes à accepter des sous-emplois, à salaires bas ou à temps partiel. Cette hypothèse semble attestée par la très forte hausse du chômage de longue durée depuis 2009.
En conséquence, au-delà de petites fluctuations régulières, le taux de pauvreté poursuit sa tendance haussière de long terme. Rappelons que près de 40 % des chômeurs ont sombré dans la pauvreté.
L’Euro au plus bas depuis 20 ans
Les banques centrales ont logiquement remonté les taux d’intérêt avec le retour de l’inflation (afin que les investissements et l’épargne ne soient pas trop rognés par la hausse des prix), mais la remontée est bien plus lente en Europe qu’aux États-Unis.
Cette différence de 2 % des taux entre les deux grandes zones économiques est une des raisons de la forte baisse de l’euro, tombé sous la parité avec le dollar mi 2022, avant de remonter récemment à 1,05 du fait du recul des anticipations de hausse des taux de la Réserve Fédérale américaine. Beaucoup d’analyses estiment que l’euro devrait rebaisser en 2023.
Cette baisse de l’euro est particulièrement problématique, car elle renchérit nos importations hors zone euro – ce qui gonfle l’inflation, et surtout la fraction liée à l’énergie.
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Cela a donc des conséquences sur notre balance commerciale, dont le déficit bat des records historiques.
Mais ces hausses de taux ont aussi d’autres conséquences... notamment sur l'immobilier.
La crise de l’immobilier a commencé
La hausse des taux décidée par les banques centrales se répercute mécaniquement sur les taux des emprunts immobiliers. En conséquence, la forte hausse des prix est en train de ralentir, et les prix pourraient bientôt s'orienter à la baisse.
Comme les banques ont déjà actuellement diminué d’un tiers l’attribution de nouveaux crédits immobiliers, le nombre de ventes immobilières a déjà diminué de 5 %. Et ce chiffre va probablement s’accentuer dans les mois à venir.
Lire aussi : La crise immobilière a déjà commencé
La crise immobilière a donc déjà commencé. Il est cependant trop tôt pour s’avancer sur sa durée et sa profondeur. Nous vous expliquons tout dans cette chronique :
Des finances publiques en perdition
La crise du Covid et la guerre en Ukraine ont propulsé le déficit à des niveaux historiques.
Le projet de loi de finances pour 2023 l’annonce à 150 milliards d’euros.
Ces déficits sont hautement politiques et à ce titre la droite semble souffrir d’une étrange forme de syndrome de Stockholm. Elle n’a en effet que le mot « dette » à la bouche pour la déplorer, pourtant elle ne cesse de la faire croitre (la dette publique française se monte à près de 100 000 € par ménage).
Bruno Le Maire va d’ailleurs probablement bientôt devenir le ministre champion du monde de la dette, avec bientôt plus de 1 000 milliards d’euros créés, ce qui nous a fait dépasser le montant de dette de l’Allemagne puis de l’Italie.
Rappelons que la dette publique est très largement causée par la gestion calamiteuse de l’État (qui ne représente pourtant qu’une petite partie des finances publiques) depuis des décennies.
Lire aussi : Un capitalisme sous perfusion : 157 milliards d'aides publiques aux entreprises
À part 3 ou 4 années de crise, ce déficit est principalement causé par une baisse continue des recettes et non pas par une hausse incontrôlée des dépenses de l’État, lesquelles sont plutôt orientées à la baisse (sauf récemment), ce qui explique la décrépitude de nombreux services publics.
L’avenir de la France est dans la main des marchés financiers
Conséquence de cette gestion calamiteuse et de la remontée des taux par la BCE, les taux d’intérêt payés par l’État repartent fortement à la hausse, après avoir été nuls.
Si ce mouvement se poursuit, cela risque de coûter de plus en plus cher en intérêts sur les 3 000 milliards d’euros de dette publique, coût qui va augmenter les déficits (1 point de hausse des taux rajoute 30 Md€ d’intérêts à terme), et donc cela risque d’avoir un effet boule de neige, poussant les taux encore plus à la hausse : ce serait le scénario grec de 2012, mais appliqué à la France.
La différence avec 2012 est que la BCE a créé tant de monnaie depuis 10 ans qu’elle aurait de lourdes difficultés à soutenir de nouveau l’État en cas de besoin, opération qui alimenterait d’ailleurs encore plus l’inflation.
Lire aussi : Dette publique : avec la remontée des taux, la crise financière arrive
Un très dangereux cercle vicieux nous menace, que bien peu de médias évoquent et analysent. Nous le suivrons de très près sur ÉLUCID en 2023.
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Photo d'ouverture : Ronnie Chua - @Shutterstock
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